Protocole sanitaire renforcé dans les écoles : le décryptage de la FCPE
Face à la menace des variants, le ministère de l’Éducation nationale a mis en place un protocole sanitaire renforcé dans les écoles en vigueur depuis le 1er février 2021. Les changements : le port du masque de catégorie 1 pour les enfants, la mise en place d’une distance de deux mètres entre chaque enfant dans les cantines, ainsi que la fermeture d'une classe si un élève de maternelle est positif au Covid. Analyse de la FCPE sur les nouvelles mesures en vigueur.
- Port du masque : depuis le 8 février 2021, les parents doivent se mettre en conformité avec le protocole, à savoir donner à leurs enfants des masques de catégorie 1 (cela exclut de fait les masques artisanaux). Tout d’abord, la FCPE s’interroge sur la capacité des personnels à « faire le tri » et à pouvoir certifier qu’un tissu est de catégorie 1 et pas tel autre.
Ensuite, la fédération aimerait s’assurer qu’aucun enfant ne sera exclu ou sanctionné pour ne pas porter « le bon masque ». Il faut pour cela que, dans le doute, les personnels puissent distribuer des masques chirurgicaux, deux fois par jour, à ces élèves.
Aussi, la FCPE demande à ce que tous les élèves puissent bénéficier de ces masques distribués par la puissance publique.
- Cas contacts dans les écoles maternelles : désormais, dès lors qu’un enfant sera détecté positif, toute sa classe sera fermée. Cela implique que les parents fassent systématiquement tester leurs enfants en cas de doute.
- Cas contacts dans les autres établissements scolaires : là encore, il faudra systématiquement tester les enfants de façon à savoir s’ils sont positifs.
S’ils sont positifs à la Covid-19, leur classe ne sera pas fermée (sauf s’il y a plus de 3 contaminations dans la classe). Un seul cas positif au variant et la classe entière sera fermée.
- Ventilation des classes : il est désormais obligatoire de ventiler toutes les heures une salle de classe durant plusieurs minutes, ce qui s’ajoute à une ventilation de 15 min lors de la pause méridienne et avant et après les cours. Quid des salles de classe qui ne peuvent ouvrir leurs fenêtres ? Toujours pas de réponse à cette question par le ministère.
- Distanciation physique : depuis le 8 février, dans les cantines, des groupes d’élèves amenés à ne pas évoluer sont autorisés à manger ensemble sans condition de distanciation, en revanche les groupes entre eux doivent être distants de 2 mètres. Cela pose la question de la contamination à l’intérieur d’un même groupe, les enfants étant alors très exposés puisqu’aucune distanciation n’est prévue.
- Dans les collèges et les écoles, ce sont toujours les cours en présence qui sont privilégiés, sauf exception (au regard par exemple du bâti). Les lycées qui ne peuvent appliquer le protocole sanitaire et permettre les gestes barrières sont toujours autorisés à ce que les élèves suivent au maximum 50% de leurs cours à distance. Cela pose un réel problème pour la FCPE car il n’y a pas de contrôle et de nombreux établissements ne respectent pas les gestes barrières et accueillent tous leurs élèves. Le choix étant toujours laissé à la volonté locale d’organiser le niveau de présence des élèves, entraîne une rupture d’égalité entre les élèves.
- Rappelons-le, toutes les activités avec hébergement demeurent suspendues jusqu’à nouvel ordre. Pour la FCPE, cela pose un problème de discrimination entre les élèves puisque les publics les moins favorisés n’ont plus la possibilité de partir en vacances (séjours de vacances, classes de neige, séjours linguistiques…).
- Sur les modalités de formation des équipes pédagogiques et des parents à l’application des gestes barrières, la FCPE ne sait pas quels sont les supports de formation des uns et des autres, aucune information claire et détaillée n’est fournie.